• LE FUMAGE

     

    LE BLESSE

     

    A tous ceux qui sont morts

     sous les ciels merveilleux d'étranges pays.

     

    Il se plia, grotesque, un rictus à la bouche

    Toucha le sol des mains comme on palpe une couche

    Et lorsqu'il s'étendit s'éloigna le tumulte :

    Un brûlot projeté par une catapulte

    Face au ciel flamboyant que tempère la palme

    Son corps n'éprouvait rien qu'un redoutable calme

    Mais un ardent frisson le parcourut, funeste

    Alors, afin de voir, l'homme prévit un geste

    Clapotant à sa peur telle une boue immonde

    La souffrance aussitôt le submergea, profonde

    L'acier brûlant vomi parmi d'autres mitrailles

    Féroce cheminait au long de ses entrailles

    D'un coup de fouet cinglant, grisé par sa puissance

    Il avait dénoué la marque de naissance

    Le reste du cordon, une ombre sur le ventre

    La balle du nombril avait frappé le centre

    Le soldat, en sueur, les mains tremblant de crainte

    Se mit un pansement, mordit sur une plainte

    Puis dans un gouffre sombre il trouva le remède

    Généraux le néant accordait l'intermède

    Son réveil fut l'espoir qu'offrait le destin mièvre

    L'homme perçut des bruits éthérés par la fièvre

    Etaient-ce des amis ou bien des gens d'en face ?

    Aux jurons attendus il devina sa race

    Quand les anges casqués meublèrent l'évidence

    Le soldat était mort et goûtait le silence.

     

    J-C CLERESE

    LES POETES DE FRANCE (1955)

     

     

     

    POUR UN JEUNE ETRANGER

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    A…, l’équipage d’un avion abattu et lynché par la population.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Pour sauver l’étranger<o:p></o:p>

    Qui te faisait la guerre<o:p></o:p>

    Moi, je t’ai vu plonger<o:p></o:p>

    Dans l’eau de la rivière<o:p></o:p>

    Et tu n’as pas compris<o:p></o:p>

    Sur la foule accourue<o:p></o:p>

    La haine et le mépris<o:p></o:p>

    Les poings tendus.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Je n’oublierai pas cette chose<o:p></o:p>

    L’étranger sauvé des remous<o:p></o:p>

    J’ai cru voir fleurir une rose<o:p></o:p>

    Dans la boue<o:p></o:p>

    Je n’oublierai pas cette chose<o:p></o:p>

    L’étranger pendu à ton cou<o:p></o:p>

    J’ai cru voir fleurir une rose<o:p></o:p>

    Dans la boue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Dans le ciel l’étranger<o:p></o:p>

    Faisait rugir la guerre<o:p></o:p>

    Il était le danger<o:p></o:p>

    La mort et la misère<o:p></o:p>

    Et toi devant ces gens<o:p></o:p>

    Qui pleuraient de colère<o:p></o:p>

    Tu as montré les dents<o:p></o:p>

    Arrière !Arrière !<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Je n’oublierai pas cette chose<o:p></o:p>

    Tu le protégeais sous les coups<o:p></o:p>

    J’ai cru voir fleurir une rose<o:p></o:p>

    Dans la boue<o:p></o:p>

    Je n’oublierai pas cette chose<o:p></o:p>

    L’étranger tombé… tes yeux fous<o:p></o:p>

    J’ai cru voir fleurir une rose<o:p></o:p>

    Dans la boue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Pour le jeune étranger<o:p></o:p>

    Elle est finie la guerre<o:p></o:p>

    Son corps est allongé<o:p></o:p>

    Sans vie sur votre terre<o:p></o:p>

    Et toi qu’on a fait taire<o:p></o:p>

    Toi qui n’a rien pu faire<o:p></o:p>

    Oui… tu le peux, crois-moi<o:p></o:p>

    Sois fier de toi.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Je n’oublierai pas cette chose<o:p></o:p>

    Une vie pour toi c’est beaucoup<o:p></o:p>

    J’ai cru voir fleurir une rose<o:p></o:p>

    Dans la boue<o:p></o:p>

    Je n’oublierai pas cette chose<o:p></o:p>

    Lui couché et toi à genoux<o:p></o:p>

    J’ai cru voir fleurir une rose<o:p></o:p>

    Dans la boue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    « Chansons »<o:p></o:p>

    J-C CLERESE

     

     

    <o:p> </o:p>

    LES CROIX

    <o:p> </o:p>

    DES CROIX DE BOIS

    SIMPLES BAMBOUS

    LIES EN CROIX

    AVEC AU BOUT

    DES VERS REPUS

    MOUS ET DODUS

    <o:p> </o:p>

    SOUS LE SOL QUI LES BROIE

    S’AFFAISSENT LENTEMENT LES FLANCS

    DE TOUS LES MORTS, JAUNES ET BLANCS

    QUI GISENT SOUS LES CROIX

    <o:p> </o:p>

    MERES EN PLEURS

    LARMES DE FEU

    ET DANS LES CŒURS

    LES VERS AFFREUX

    DU DESPESPOIR

    FRIANDS ET NOIRS

    <o:p> </o:p>

    SOUS LE DEUIL QUI LES PLOIE

    TRESSAILLENT DOUCEMENT LES FLANCS

    DES FEMMES AUX SEINS D’OR ET BLANCS

    QUI S’ACCROCHENT AUX CROIX

    DES CROIX DE VOIX

    D’YEUX ET DE GESTES

    NIMBES D’EMOI

    TOUT CE QUI RESTE

    POUR CHAQUE MERE

    JAUNES ET BLANCHES

    FRUITS EPHEMERES

    DES MEMES BRANCHES.

    <o:p> </o:p>

    J-C CLERESE

     


    votre commentaire
  • L'APRES-JACHERE

    ________

     

    LE FUMAGE

     

    LES LABOURS

     

    LES SEMAILLES

     

    LA RECOLTE

     

     

    J-C. CLERESE


    votre commentaire
  • LA PEAU DE BANANE

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Une peau de banane jaillit par-dessus la vitre baissée et s’accroupit, grotesque, dans le fil d’eau. L’Austin noire vira brusquement à gauche, telle un ballon délesté, pour s’immobiliser à bout de course, devant le « Phœnix and Continental Hôtel ».

    <o:p> </o:p>

    Le conducteur scruta les alentours, manœuvra habilement l’Austin puis la cloua d’un coup de frein sur le parking, à un emplacement proche de la sortie principale de l’hôtel. Il s’extirpa de la voiture, glissa les clés de contact dans sa poche, calqua la portière, fit quelques pas sur le ciment et s’arrêta dans un rapide demi-tour qui le ramena, en trois enjambées, au véhicule.

    <o:p> </o:p>

    Lorsqu’il traversa le hall pour se diriger vers l’ascenseur, celui que la standardiste avait appelé « Monsieur Archie » tenait à la main un paquet vert.

    <o:p> </o:p>

    Le standardiste, une jolie rousse, eut une moue de dépit. Elle admirait « Monsieur Archie ». Il n’était pas beau mais sa haute silhouette aux épaules larges, étroite des hanches, ses cheveux d’un blond cendré coiffant un visage viril et bronzé, l’expression rêveuse qui flottait parfois dans ses yeux gris, tout cela lui conférait un charme indéniable. Elle aurait aimé qu’il s’arrêtât de temps à autre pour bavarder un peu.

    <o:p> </o:p>

    Le Yale fonctionna avec douceur, la porte de l’appartement 86 s’ouvrit sous la poussée d’Archie qui goûta aussitôt la pénombre et la fraîcheur que lui offrait le salon. Une vague de chaleur accablait depuis quelques jours le Sud-Ouest de l’Union et Phœnix en était écrasée. La ville semblait dormir dans un gigantesque four à mazout.

    <o:p> </o:p>

    Les rideaux tirés et les volets probablement clos depuis la veille avaient gardé à l’appartement une température toute relative mais suffisante pour que celui-ci constitua une oasis après la traversée de la ville, brûlante comme un désert.

    <o:p> </o:p>

    Il était 17 heures 15. Snake et Diana ne devraient pas tarder s’ils s’étaient rendus à Tucson de bon matin ainsi que prévu. Archie se sentait les nerfs à fleur de peau ; il supportait difficilement la chaleur. Il tomba la veste qui échoua sur le canapé et déboutonna la chemisette tout en marchant vers la salle de bain.

    <o:p> </o:p>

    Un quart d’heure plus tard, Archie, en tricot de peau s’installait dans un fauteuil d’osier, les pieds sur une chaise. Le paquet vert, un sachet, s’inclinait, à demi-gonflé, sur une table à sa portée.

    <o:p> </o:p>

    Les yeux mi-clos, Archie revivait sa rencontre avec Snake, une quinzaine de jours plus tôt à San Francisco. Ils s’y étaient retrouvés après une séparation de trois ans, séparation forcée puisque Snake avait passé ces trente six mois derrière les barreaux de la prison fédérale de Denver. Une sacrée chienne d’affaire ratée par la faute d’un ras cal. ! Ce dernier ne l’avait d’ailleurs pas emporté au Paradis, Archie lui avait mis du plomb dans la cervelle pour lui apprendre à réfléchir sur les conséquences de bavardages inconsidérés. Il l’avait, en compensation, allégé de trois mille dollars. Cette somme et la reconnaissance monnayée de Snake lui avaient permis de vivoter.

    <o:p> </o:p>

    Archie soupira, se saisit du sachet vert marqué « Arizona Fruits Grocering » et en sortit une main de bananes. Elles étaient ainsi qu’il les préférait, bien mûres, tigrées. Il déposa le sachet, vide à présent, sur la table, plaça la main de bananes à même ses genoux, en détacha une et la dévêtit en quatre gestes lents. La banane formait avec la main brunie une fleur étrange au pistil hypertrophié. Archie fit disparaître le pistil en trois bouchées puis, d’un mouvement sec de la main, il referma la peau qu’il jeta sur le sachet. Les quatre gestes lents firent surgir une nouvelle fleur.

    <o:p> </o:p>

    Archie songeait que Snake qui n’avait jamais, auparavant, fait allusion à sa consommation de bananes semblait en prendre ombrage depuis son élargissement. Ils s’étaient fréquentés pendant plus de dix ans.. Snake n’avait pas changé. Il était petit, sec, noir mais on sentait aux froids yeux bleus ce que cette petite carcasse pouvait celer de dynamite contenue, des yeux de serpent, inquiétants, cruels. Son nom lui convenait admirablement. C’était un homme maître de soi en toutes circonstances mais, à présent, le rite particulier d’Archie le déconcertait, l’énervait.

    <o:p> </o:p>

    Le séjour en prison avait sûrement émoussé les qualités qui faisaient de Snake un chef incontesté. A Frisco déjà, il lui avait reproché cette passion qui, disait-il, valait la meilleure photographie. On ne pouvait oublier un gars se promenant partout avec un paquet de bananes à la main, un petit Poucet d’un mètre quatre vingt cinq signalant son passage par des peaux de bananes abandonnées, etc. etc. et il l’avait surnommé Banana Stripper.

    <o:p> </o:p>

    Oui ! Snake avait bien changé ! Etait-ce Diana qui l’avait transformé à ce point ? Peut-être ! Archie se demandait où il avait bien pu la dénicher.

    <o:p> </o:p>

    Cinq bananes vides reposaient sur le papier vert. Archie se leva, couronna les peaux du reste de la main et se dirigea vers un meuble bas. Il en sortit une bouteille de Whisky, un verre, remplit celui-ci au tiers environ puis se rendit à la cuisine. Il fit couler le robinet, ouvrit le réfrigérateur, en sortit un moule en matière plastique, le malaxa entre ses mains pour en faire tomber de petits cubes de glace. Trois morceaux de glace tintèrent dans le verre qu’il passa sous le robinet.

    <o:p> </o:p>

    Réinstallé dans le fauteuil, il perçut le clapotis du robinet qu’il avait omis de refermer. Il ne se sentait plus le courage de se lever ; d’ailleurs, ce bruit frais et le verre glacé tournant entre ses doigts lui apportaient un apaisement momentané.

    <o:p> </o:p>

    Archie, étonné de s’être servi un Whisky, le dégustait lentement. Il ne buvait habituellement que des eaux minérales ou des jus de fruits. Il n’avait jamais eu de passions réelles, ne fumant pas, il ne s’intéressait ni aux femmes, ni au jeu. Il avait toujours été ainsi, son seul désir, son esclavage, c’était cet appétit de bananes. Il en avait compris toute l’emprise pendant la campagne du Pacifique, alors que son unité de « Marine’s » isolée à plusieurs reprises, mal ravitaillée, avait dû subsister sur les rations de combat. Plus de bananes ! Son caractère s’en était ressenti, l’amertume et la haine reportées sur les Japs lui avaient valu de se distinguer.

    <o:p> </o:p>

    Sa faim de bananes s’était éveillée depuis cinq, six lustres. Pratiquement orphelin dès l’âge de huit ans, il avait été recueilli par des voisins et ce n’est que plus tard qu’il avait réalisé le drame familial.

    <o:p> </o:p>

    Le père chômeur, désespéré, les mauvaises fréquentations, la boisson, les disputes quotidiennes. Le drame… Archie, de retour de l’école, s’agrippant au bras de sa mère ensanglantée, le père arrêté qu’il ne devait jamais revoir et la révélation, venue plus tard : la dernière dispute s’élevant au sujet d’une banane destinée au petit Archie.

    <o:p> </o:p>

    Son premier salaire en poche, un renoncement inconscient aux plaisirs faciles s’était développé, parallèlement à son plaisir d’acheter des bananes, de les savourer et d’être persuadé qu’il pouvait en acheter tant qu’il le désirait. C’était un besoin chez lui, une fonction nouvelle qui s’était ainsi créée. Les railleries, les sarcasmes et les plaisanteries douteuses avaient fait place, avec le temps et de développement musculaire d’Archie, à un étonnement silencieux autant que respectueux.

    <o:p> </o:p>

    18 heures 30… Snake et Diana tardaient à rentrer… Diana… ce prénom qui l’avait illuminé la veille n’évoquait que malaise aujourd’hui, malaise, inquiétude. Il y avait, à présent, huit bananes vides sur le papier vert. Archie venait d’ouvrir deux fenêtres avec l’espoir illusoire de créer un semblant de souffle d’air mais l’air épais poisseux, n’arrivait pas à pénétrer. Il devait passer au magasin avant la fermeture. Oui ! Il fallait y aller de suite et se débarrasser des peaux. Elle avait peut-être nié ! Snake l’avait-il seulement interrogée ? Il n’avait pas de preuves après tout !

    <o:p> </o:p>

    Archie remit sa chemisette, pressa, roula les peaux de bananes dans le papier, emporta le verre vide à la cuisine, ferma le robinet et sortit de son pas souple et lent.

    <o:p> </o:p>

    Archie consulta sa montre. 19 heures… C’était l’heure à laquelle Snake était rentré la veille. Snake… Diana… qu’est-ce qu’ils faisaient ? nom d’un chien ! Allongé sur le canapé il observait le sachet vert posé de guingois sur la table. Celle-ci se trouvait hors de sa portée maintenant. Il ne fallait pas qu’il cède à son envie avant le retour de Snake.

    <o:p> </o:p>

    Le sachet gonflé l’hypnotisait. Il comprenait encore mieux que le même spectacle avait pu éveiller les soupçons de Snake. Quel idiot il faisait ! Il n’avait pas su résister aux avances de Diana. Il n’avait plus eu ensuite la volonté de réagir, de réfléchir et Snake avait compris rien qu’en voyant un sachet comme celui-ci.

    <o:p> </o:p>

    La veille, la chaleur avait été plus suffocante encore. Des orages silencieux zébraient le ciel, le tonnerre lui-même se sentait trop accablé pour se manifester. Snake était parti seul pour prendre livraison d’une Lincoln à Benson. Etait-ce lui qui avait renoncé à emmener Diana par cette canicule ? Il avait dit à Archie de passer le voir, à son retour, en fin d’après-midi, pour prendre les dernières dispositions car l’opération projetée était fixée au lendemain 9 heures.

    <o:p> </o:p>

    L’Austin les avait emmené tous trois à la gare puis Archie avait ramené Diana à l’hôtel. Elle lui avait proposé de venir passer l’après-midi chez elle. Il logeait, pour les besoins de la cause, dans un hôtel inconfortable et l’invitation l’enchantait car elle lui permettrait d’user et d’abuser de la salle de bain.

    <o:p> </o:p>

    Archie, après avoir laissé passer les heures torrides du début d’après-midi, était donc revenu au « Phœnix and Continental Hôtel ». Il avait fait son plein de bananes au magasin habituel. Le vendeur estimait ce client dont les goûts permettaient l’écoulement de fruits impropres à la consommation dès le lendemain. Il lui consentait des prix qui les satisfaisaient tous deux.

    <o:p> </o:p>

    Arrivé à l’appartement 86, Archie avait déposé le sachet sur la table puis s’était enfermé dans la salle de bain. La douche glacée lui avait fait grand bien mais il s’était retrouvé face à une Diane inaccoutumée. Un déshabillé suggestif et des gestes étudiés mettaient en valeur un corps irréprochable à la peau transparente, lumineuse. Elle lui avait mis deux bras frais autour du cou et s’était faite grisante, enveloppante, irrésistible. Archie avait été déconcerté, bousculé par le changement d’attitude de Diana. Celle-ci, tellement distante habituellement qu’elle n’avait jamais éveillé en lui le moindre intérêt, lui apprenait soudain qu’elle aimait l’odeur de banane qu’il traînait avec lui. C’était vrai cela ! Il n’y avait jamais pensé…

    <o:p> </o:p>

    Il devait fleurer la banane comme d’autres hommes le tabac blond, la lavande, l’alcool ou l’eau de Cologne. Quelle était l’odeur particulière de Snake ? Archie s’était laissé emporter par l’ouragan.

    <o:p> </o:p>

    Le calme revenu, ils avaient pris conscience de l’heure. Cette prise de conscience s’était révélée judicieuse car Snake était rentré plus tôt que prévu et ils avaient tout juste eu le temps de se recomposer une attitude lorsque Snake était arrivé.

    <o:p> </o:p>

    Avant de passer à la salle de bain, il les avait mis au courant des derniers renseignements reçus puis il avait ajouté :

    <o:p> </o:p>

    Hello ! Banana Stripper… vieux garçon, préparez-moi un Whisky bien glacé. Y-a-t-il longtemps que vous êtes là ?

    <o:p> </o:p>

    Archie avait répondu :

    <o:p> </o:p>

    Deux, trois heures. Je n’avais rien de particulier à faire. Où voulez-vous aller par cette chaleur ?

    <o:p> </o:p>

    C’était cette précision qui avait tout gâché. Il aurait du répondre « je viens d’arriver… » Snake n’avait pas relevé. Il avait simplement fixé le sachet vert, toujours gonflé de bananes, et son regard froid s’était posé, tout à tour, sur Diana puis sur Archis terriblement mal à l’aise. Ils étaient descendus ensuite pour admirer la Lincoln vert olive et Archie avait rejoint son hôtel.

    <o:p> </o:p>

    Il avait passé une nuit agitée. Snake avait retardé le travail d’un jour. Pourquoi ? Il avait prétexté une dernière prise de contact avec des gens de Tucson susceptibles de les aider. Etait-ce bien cela ? Archie se posait des questions auxquelles il ne pouvait répondre. Snake avait-il interrogé Diana ? Peut être pleurait-elle à cet instant. Avait-elle avoué ? Si oui ! quelle serait la réaction de Snake ?

    <o:p> </o:p>

    A chaque fois qu’abruti par la chaleur il allait s’endormir, le bruit caractéristique d’un couvercle de poubelle de cuisine se soulevant le tirait de sa torpeur. Du salon, il avait entendu le pied de Snake se poser sur la pédale, la poubelle s’ouvrir et il imaginait le regard y plongeant à la recherche de peaux de bananes.

    <o:p> </o:p>

    Un déclic de commutateur… aveuglé par la lumière crue, clignant des yeux, Archie se sentit l’âme d’un coupable. Il ne s’était pas rendu compte que l’obscurité envahissait le salon. Snake et Diana étaient rentrés sans qu’il les entendit. Il reprit, peu à peu, ses esprits et prépara, machinalement, un Whisky pour Snake. Celui-ci ne tarissait pas d’éloges sur les performances de la Lincoln. Diana ne confirmait que par monosyllabes et elle évitait le regard d’Archie qui aurait voulu savoir, un coup d’œil aurait pu le renseigner mais Diana était une énigme. Elle avait les yeux cernés et semblait fatiguée. Archie se dévorait d’inquiétude. Il espérait que Snake allait passer à la salle de bain et qu’il pourrait ainsi savoir mais Snake, en bras de chemise, savourait le Whisky. Archie l’admirait… toujours tiré à quatre épingles… portant chemise et cravate malgré la chaleur… sur son front nulle trace de sueur.

    <o:p> </o:p>

    Archie se sentait malheureux, impuissant et il sursauta, lorsqu’après un silence, Snake l’apostropha :

    <o:p> </o:p>

    Ca n’a pas l’air d’aller, garçon ! Vous n’avez donc pas eu soif cet après-midi que vous n’avez pas mangé de vos fruits ? Il est vrai qu’ils ne sont pas rafraîchissants. Vous devriez toujours avoir une poire dans votre paquet. Les Français disent « il faut garder une poire pour la soif » et la poire a cet avantage qu’on peut la manger avec la peau.

    <o:p> </o:p>

    Snake avait été le seul à rire de sa plaisanterie. Ce rire, extrêmement rare, avait glacé Archie. Un rire grinçant comme une crécelle. Rattlesnake… ! Serpent à sonnette… ! Archie sentait la menace tapie, prête à s’élancer. Snake n’était pas dupe. Il avait déjoué la feinte du paquet intact.

    <o:p> </o:p>

    Ils avaient ensuite discuté de l’affaire. Celle-ci rapporterait gros. Si elle réussissait et s’ils avaient la chance de franchir la frontière du Mexique, ils laisseraient derrière eux soucis et aventures.

    <o:p> </o:p>

    Le hold-up devait s’effectuer à 9 heures précises. Ils quitteraient leurs hôtels respectifs de bon matin. Diana partirait aussitôt avec la Lincoln et les attendrait à Maricopa. Une fois la jonction réalisée, Snake et l’argent prendraient place dans la Lincoln qui emprunterait l’autoroute Maricopa-Tucson tandis qu’Archie égarerait les poursuivants en se lançant sur l’autoroute menant à Los-Angeles. Il devrait abandonner son véhicule à un endroit où l’autoroute longe la frontière ; des contrebandiers le prendraient alors en mains pour le passer. Archie n’aurait plus qu’à se rendre dans la région de Santa-Cruz. Il attendrait dans une villa l’arrivée du couple. Snake et Diana hébergés à Tucson par des amis patienteraient jusqu’à ce que la police persuadée que l’argent avait passé la frontière relâcherait la surveillance.

    <o:p> </o:p>

    Le plan était préparé, pesé, minutieux, Snake ne laissait rien au hasard. Archie savait qu’il pouvait lui faire confiance, lui confier l’argent. Snake était régulier… était régulier… mais à présent ?

    <o:p> </o:p>

    Archie se remémora le travail qui le concernait. Cela ne semblait pas trop difficile surtout avec la complicité intérieure. A 9 heures, le signal d’alarme serait mis hors d’état de fonctionner, les lignes téléphoniques coupées. Le plan ne comportait pas de failles. Ils examinèrent chaque point, objectivement, méthodiquement et leur confiance s’en renforçait. Une sorte de communion païenne envoûtait Snake et Archie. Calmes, résolues, ils ne formaient qu’un tout quand Snake fit comprendre qu’il était temps de dîner et de se reposer pour être en forme le lendemain.

    <o:p> </o:p>

    Archie regagna son hôtel de banlieue. Il songeait à Diana ; pas un seul tête à tête au cours de la soirée. Il traînait, comme un boulet rougi, la même question lancinante.

    <o:p> </o:p>

    Le lendemain matin, Archie chargea ses bagages dans l’Austin puis il rejoignit Snake à une station-service située à la sortie Sud de la ville.

    <o:p> </o:p>

    Snake semblait d’excellente humeur. Il précisa que Diana, au volant de la Lincoln, roulait vers Maricopa depuis dix minutes déjà. Elle l’avait chargé, en termes expressifs, de transmettre à Archie ses vœux de meilleure chance. Archie fit faire le plein d’essence et ils regagnèrent le centre de la ville à allure modérée.

    <o:p> </o:p>

    Les deux hommes s’arrêtèrent pour se restaurer dans un « Milk ». Il était prévu, qu’à 8 heures 45, Archie passerait devant l’établissement de crédit afin de constater qu’aucun fait susceptible de contrarier leurs projets n’avait surgi. Il ramènerait ensuite l’Austin à Snake et se dirigerait, à pieds, vers l’établissement devant lequel Snake viendrait stationner.

    <o:p> </o:p>

    Tout se déroula sans heurts. A 8 heures 45, Archie remonta lentement la rue. Sur le siège voisin, le sachet de bananes de la veille reposait, éventré. Lorsque l’Austin passa devant l’établissement aux abords encore peu animés, elle catapulta une peau de banane. Une deuxième peau jaillit, plus loin et une troisième subit un sort semblable avant que l’Austin ne disparaisse à un carrefour.

    <o:p> </o:p>

    A 8 heures 57, l’Austin noire s’arrêta devant l’établissement. A 9 heures, Archie en franchit le seuil. Les yeux de Snake semblaient plus froids que d’ordinaire. Ils avaient suivi, pas à pas, l’approche d’Archie et lorsqu’il disparut, Snake balança le paquet vert sur la banquette arrière. Il tira un pistolet-mitrailleur de dessous un plaid, l’arma puis, se glissant jusqu’à la portière droite, il en fait jouer le pêne.

    <o:p> </o:p>

    A 9 heures 3, Snake entendit des coups de feu étouffés. Il poussa violemment la portière et bondit.

    <o:p> </o:p>

    Archie sentit les balles lui mordre la chair juste au moment où il franchissait la porte. Il ferma, un instant, ses yeux blessés par le soleil cruel puis il découvrit Snake allongé sur le trottoir. Au-dessus du pistolet-mitrailleur stagnait une légère fumée bleuâtre.

    <o:p> </o:p>

    Archie chancela, il comprit que Snake allait bondir lui arracher le sac en cuir et disparaître dans l’Austin. Non ! Non ! Cela ne se passerait pas ainsi. Archie réussit à soulever le bras droit et le P. 38 cracha deux, trois, quatre courtes flammes orangées. Snake se tordit sur le sol. Rattlesnake… ! Le serpent à sonnette avait la colonne vertébrale brisée. Canaille ! S’il avait cru se venger tout en profitant de l’opération, il devait réaliser, à présent, que son plan avait échoué. L’expression étonnée, horrifiée de son visage le prouvait. Il avait peut-être espéré qu’Archie allait tomber, mourir de suite comme une fillette. Pourquoi n’avait-il pas tiré une seconde rafale ?

    <o:p> </o:p>

    Archie fit quelques pas en titubant. Tout son corps lui faisait mal, brûlait. Des cris de femmes, des coups de sifflets lui parvenaient, lointains. Snake rampa, essaya de se hisser dans la voiture mais il s’affaissa et ne bougea plus.

    <o:p> </o:p>

    Archie tomba à genoux. Il avait lâché le P. 38 et sa main gauche pâlissait sur un sac en cuir rouge. Il haletait, semblait respirer par plusieurs bouches à la fois. Il ne souffrait plus et songeait à Diana qui allait attendre lorsqu’il bascula en avant.

    <o:p> </o:p>

    Archie sentait la vie le fuir, lentement, lentement. Il voyait quelque chose devant lui et il réalisa que c’étaient les pieds de Snake.

    <o:p> </o:p>

    Alors, un rire le secoua, un rire énorme, irrésistible. Il avait compris réellement, cette fois-ci. Le rire douloureux, gargouillant, suffoquant, atroce s’apaisa puis s’éteignit.

    <o:p> </o:p>

    Une peau de banane écrasée, noirâtre, privée de sa substance, se décollait lentement, lentement, de la semelle droite de Snake et penchait la tête vers le trottoir.

    <o:p> </o:p>

                                                                                                    DESSUS

                                                                                                 -----------------

                                                                                                    DESSOUS

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Tous droits réservés par

    l’auteur, sauf conventions expresses

     

    J-C CLERESE


    votre commentaire
  • AU TEMPS DE L'EAU

    Ce matin là, ils comprirent que quelque chose avait changé. Tous les visages étaient levés vers le ciel que les adultes scrutaient intensément. Les jeunes enfants, silencieux, faisaient de même, plus par imitation que par curiosité car ils n'étaient pas encore initiés.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Depuis que Pierre tenait le rôle de chef, il avait démontré en maintes occasions la valeur de son jugement et le bien fondé de ses décisions. Dix ans déjà qu'il avait proposé que la vérité ne soit révélée aux enfants qu'à leur douzième anniversaire. C'est pour cette raison que les livres, revues et journaux qu'ils avaient emmenés étaient soigneusement cachés et qu'on ne parlait du temps de l'eau que rarement. La rudesse de leur nouvelle condition de vie n'avait rien à voir avec avant et les enfants ainsi élevés recevaient l'initiation avec surprise. Les descriptions les plus précises ne pouvaient évidemment pas remplacer dans leur imagination les souvenirs qui fulguraient souvent chez les adultes.<o:p></o:p>

    Au temps de l'eau, leur petit groupe lié par des raisons de voisinage, se réunissait fréquemment chez Pierre. Celui-ci, spéléologue amateur, leur projetait à l'occasion des images de ses expéditions. Il leur avait fait partager son enthousiasme pour un site méconnu où il avait découvert une grotte dans laquelle l'eau d'une source coulait dans un grand bassin naturel puis se perdait dans les profondeurs. C'est là, devant la grotte, qu'ils avaient installé leur camp. La décision avait été prise alors que la situation en ville devenait extrêmement difficile après dix années pendant lesquelles aucune goutte de pluie n'était tombée sur le continent. Pluie, c'était un mot qu'on ne prononçait plus depuis que le ciel était immuablement bleu. Le mot était banni, oublié dans les conversations, mais le temps de l'eau c'était avant, quand la pluie tombait. C'était le temps des arbres, des fleurs, de l'herbe grasse, des ruisseaux, des rivières et des lacs. Si on débattait alors des menaces qui pesaient sur l'humanité, c'était de la pollution. Les voitures, de plus en plus nombreuses, empoisonnaient nature, bêtes et gens malgré quelques perfectionnements techniques. Le chauffage urbain, l'emploi massif d'insecticides et d'engrais, les centrales, les industries polluantes, contribuaient à l'asphyxie générale et déversaient leurs flots nocifs qui tuaient la faune et la flore, souillant l'eau, du plus modeste ruisseau au fleuve le plus impétueux. Les cris d'alarme, les appels à la raison, étaient étouffés par les arguments économiques et les impératifs de la sacro-sainte rentabilité. Même l'Europe des 14, renforcée depuis peu par l'adhésion de nations de l'Est, avait eu beaucoup de difficultés à imposer aux Etats des normes et des mesures d'urgence que les égoïsmes nationaux tendaient à contourner.<o:p></o:p>

    Personne cependant n'avait osé imaginer ce qui était arrivé : plus de nuages, plus de pluie, plus de neige, pendant des années et des années. Les troncs d'arbres semblaient pétrifiés, le sol était gris, les lits des cours d'eau baillaient sinistrement. Les lacs, complètement asséchés par les derniers besoins des hommes, étaient devenus les nouveaux cratères du XXIe siècle.<o:p></o:p>

    La vie s'était organisée à l'entrée de la grotte dans laquelle ils se réfugiaient dès qu'un bruit d'avion ou d'hélicoptère se faisait entendre. Ce n'était pas l'égoïsme mais la volonté de survivre qui les faisait agir ainsi. <o:p></o:p>

    Persuadés, après une longue période de silence, qu'il n'y aurait plus d'incursion aérienne, ils avaient cultivé le plateau situé devant la grotte et la vie avait pris une autre dimension. Ils arrosaient la nuit les nombreux légumes qu'ils récoltaient chichement jusqu'alors. Du blé, précieusement conservé et semé, leur permettait dorénavant de recueillir des quintaux de grains qu'ils écrasaient entre des pierres pour en faire une farine grossière. Avec cette farine, ils pétrissaient des galettes cuites dans un four qu'ils avaient construit et qu'ils faisaient fonctionner avec beaucoup de précautions. En effet, le plateau était bordé d'un inextricable amas de ronces, de broussailles et d'arbres desséchés qui les protégeait d'éventuels intrus. Ils n'avaient jamais tenté d'explorer cette protection naturelle et les enfants qui s'y étaient risqués en étaient vite ressortis, zébrés de griffes qui, fort heureusement, n'avaient pas eu de suite."<o:p></o:p>

    Chacun peut imaginer la suite ! ...<o:p></o:p>

    J-C CLERESE


    votre commentaire
  •  

    NE DEMANDE PAS DE NE PLUS T'AIMER<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Demande à l'enfant d'être toujours sage<o:p></o:p>

    Au fauve captif d'adorer sa cage<o:p></o:p>

    Demande chaleur, longs jours à l'hiver<o:p></o:p>

    Demande à connaître un autre univers<o:p></o:p>

    Et demande au vent de ne plus souffler<o:p></o:p>

    Mais je t'en supplie<o:p></o:p>

    Ne demande pas de ne plus t'aimer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Demande à l'agneau d'agresser la louve<o:p></o:p>

    A l'ours de jeter tout le miel qu'il trouve<o:p></o:p>

    Demande à la neige un peu de chaleur<o:p></o:p>

    Et demande lui d'où vient sa pâleur<o:p></o:p>

    Demande à la pluie de ne plus tomber<o:p></o:p>

    Mais je t'en supplie<o:p></o:p>

    Ne demande pas de ne plus t'aimer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Demande au tribu qu'il devienne esclave<o:p></o:p>

    Demande au volcan d'avaler sa lave<o:p></o:p>

    Demande au manchot "Joue-moi du tambour"<o:p></o:p>

    Et demande au Nil d'arroser Hambourg<o:p></o:p>

    Demande au soleil de ne plus chauffer<o:p></o:p>

    Mais je t'en supplie<o:p></o:p>

    Ne demande pas de ne plus t'aimer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Demande au "certain" d'être en proie au doute<o:p></o:p>

    Et au vagabond de se perdre en route<o:p></o:p>

    Demande au guerrier d'avoir des remords<o:p></o:p>

    A l'intolérant d'accepter ses torts<o:p></o:p>

    Et demande au feu de ne plus brûler<o:p></o:p>

    Mais je t'en supplie<o:p></o:p>

    Ne demande pas de ne plus t'aimer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Demande au torrent d'infléchir sa course<o:p></o:p>

    Et de remonter, là-haut, vers sa source<o:p></o:p>

    Demande au sérieux la futilité<o:p></o:p>

    Demande au puissant d'être humilité<o:p></o:p>

    Et tu comprendras que je ne peux pas<o:p></o:p>

    Oh ! Je t'en supplie<o:p></o:p>

    Ne demande pas de ne plus t'aimer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    J-C CLERESE

     

     

    QUAND TU N'ES PAS LA

     <o:p></o:p>

    Quand tu n'es là<o:p></o:p>

    Du matin jusqu'au soir<o:p></o:p>

    Je languis de te voir<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    L'enfant perd son sourire<o:p></o:p>

    Dieu ! Que mon cœur soupire<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    Je traîne mon ennui<o:p></o:p>

    Aux confins de la nuit<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    Je ne suis plus qu'une ombre<o:p></o:p>

    Le temps n'a plus de nombres<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    L'infini n'est plus bleu<o:p></o:p>

    Et dans mon cœur il pleut<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    Mes bras sont inutiles<o:p></o:p>

    Et mes lèvres futiles<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    Je compte chaque jour<o:p></o:p>

    Volé à notre amour<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    Et chaque jour qui passe<o:p></o:p>

    Est de feu et de glace<o:p></o:p>

    Quand tu n'es pas là<o:p></o:p>

    Sans toi ce que j'ai froid<o:p></o:p>

    Le feu, c'est toi et moi...<o:p></o:p>

    Quand tu seras là.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    J-C CLERESE

     

     

    T'AIMER

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est courir dans le vent<o:p></o:p>

    Avec des souvenirs<o:p></o:p>

    Et, seul, s'en revenir<o:p></o:p>

    En marchant lentement.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est pouvoir de mes doigts<o:p></o:p>

    Retracer ton visage<o:p></o:p>

    C'est construire une cage<o:p></o:p>

    Pour enfermer le "Moi".<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est tuer le passé<o:p></o:p>

    et mourir du présent<o:p></o:p>

    Car l'empreinte des ans<o:p></o:p>

    Ne peut pas s'effacer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est reconnaître un pas<o:p></o:p>

    Et trembler de tendresse<o:p></o:p>

    C'est trembler de détresse<o:p></o:p>

    Lorsque tu n'es plus là.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est pleurer dans la nuit<o:p></o:p>

    L'évidence d'un songe<o:p></o:p>

    Et le futur qui ronge<o:p></o:p>

    Le temps mort qui s'enfuit.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est tendre et merveilleux<o:p></o:p>

    Pour nous deux le bonheur<o:p></o:p>

    C'est du soleil au cœur<o:p></o:p>

    Des larmes dans les yeux.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'aimer...<o:p></o:p>

    C'est cueillir une rose<o:p></o:p>

    A la main la tenir<o:p></o:p>

    et l'y laisser mourir<o:p></o:p>

    En rêvant d'autre chose.<o:p></o:p>



    Découvrir que je t'aime... <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est courir dans le vent<o:p></o:p>

    Avec des souvenirs<o:p></o:p>

    Et, seul, s'en revenir<o:p></o:p>

    En marchant lentement.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    T'offrir un diadème...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est pouvoir de mes doigts<o:p></o:p>

    Rretracer ton visage<o:p></o:p>

    C'est construire une cage<o:p></o:p>

    Pour y vivre avec Toi.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Récolter ce qu'on sème...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est entendre ton pas<o:p></o:p>

    Et trembler de tendresse<o:p></o:p>

    C'est trembler de détresse<o:p></o:p>

    Lorsque tu n'es plus là.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Se créer un problème...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est tuer le passé<o:p></o:p>

    Pour souffrir du présent<o:p></o:p>

    Car l'empreinte des ans<o:p></o:p>

    Ne peut pas s'effacer.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Mais espérer quand même...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est essayer de lire<o:p></o:p>

    Dans la nuit de tes yeux<o:p></o:p>

    Un message des Dieux<o:p></o:p>

    Que tu ne veux pas dire.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    En souffrir à l'extrême...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est pleurer dans la nuit<o:p></o:p>

    L'évidence d'un songe<o:p></o:p>

    Puis le futur qui ronge<o:p></o:p>

    Le temps mort qui s'enfuit.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Pour en faire un poème...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    C'est cueillir une rose<o:p></o:p>

    Dans la main la tenir<o:p></o:p>

    Et l'y laisser mourir<o:p></o:p>

    En rêvant d'autre chose.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    J-C CLERESE

     

     




    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique